Les Big Five

Par Igor de Maack, Gérant et porte-parole de la Gestion, DNCA Investments

Dans la « savane » financière, les investisseurs ont aussi à surveiller et observer leur « Big Five », terme qu’on utilise, en paraphrasant Ernest Hemingway dans sa nouvelle « Les neiges du Kilimandjaro » pour désigner les quatre animaux les plus symboliques et majestueux d’Afrique (éléphant, buffle, rhinocéros, léopard et lion). Ces cinq « animaux » sont essentiels pour un investisseur afin de construire un portefeuille ou une allocation une fois que le scénario macro-économique aura été dessiné.

Pour 2020, les prévisionnistes s’accordent sur une croissance qui se normalise par le haut avec un risque de récession quasi-nulle aux États-Unis comme ailleurs (zone euro et Chine). Les taux d’intérêt sont le premier Big Five par la taille de pachyderme de leur marché. Bouée de sauvetage en cas de retraite vers la sécurité (fly to quality), tous les investisseurs sont aujourd’hui confrontés à des taux d’intérêt trop bas et une inflation qui tarde à se réveiller même si le volcan qui dort pourrait donner des signes d’éruption en 2020. Il semble aujourd’hui difficile de penser à une baisse des taux mais aussi osé de penser à une rapide hausse des taux.

Le deuxième Big Five est le crédit. Plus petit comme le buffle, le crédit n’est en effet pas une classe d’actifs profonde mais elle est cruciale pour l’écosystème financier car elle donne des niveaux d’indication du levier des agents économiques et de son pricing. Là aussi, le parcours positif vertigineux du crédit invite à la prudence car au moindre volte-face économique, les spreads vont s’écarter violemment. Le crédit est toutefois assez varié dans sa composition pour toujours offrir quelques belles performances.

Le marché des changes pourrait être le rhinocéros de ce safari financier. Très gros et très rapide dans ses changements d’humeur et de réaction, les changes constituent la bascule de valeurs macro-économiques entre plusieurs zones. Très impactée par les décisions politiques et monétaires (les banques centrales), c’est sûrement la classe d’actifs la plus imprévisible mais la plus puissante lorsqu’elle change de direction. En 2020, le dollar devrait s’affaiblir mais c’était déjà le scénario en 2019. La volatilité constitue elle aussi la classe d’actifs la plus difficile à prévoir et aussi la plus dangereuse.

Comme le léopard qu’il est ardu d’apercevoir et d’admirer, le changement de régime de volatilité soudain ou durable provoque des dégâts dans les portefeuilles comme le félin prédateur dans les troupeaux de bovidés. La fin d’année 2019 a montré une baisse de la volatilité à des niveaux insoutenables sur le long terme. Le début d’année 2020 pourrait voir cette volatilité remonter drastiquement à la faveur de nouvelles en apparence moins bonnes qu’attendu.

Enfin, les actions constituent le dernier Big five et pourraient être symbolisées par le lion. En haut de l’échelle de risque et la chaîne financière, les actions sont un condensées de l’écosystème financier. Elles sont aussi la classe d’actifs à pouvoir survivre à presque tous les scénarii car ce sont des actifs réels et puissants dans leur composition : croissance, dividende, technologie, industrie... Les actions sont si diversifiées qu’elles peuvent et doivent toujours faire partie d’une allocation.

Bien sûr, il existe plein d’autres « animaux » ou paramètres (commodities, immobilier...) mais sans bonne observation et vision des Big Five il n’y a pas de « safari » financier réussi.

Igor de Maack
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(1) Sur la base des règles CRR-CRD4 publiées le 26 juin 2013, y compris compromis danois – sans phase-in. Se reporter à la note sur la méthodologie dans la présentation des résultats du 2T19.

Chiffres au 30 juin 2019